Dans la série questions existentielles, en voilà une qui revient souvent quand on est passionné(e) par les avions !
Ne vous inquiétez pas, nous aussi on s’est déjà posé cette question. Après quelques recherches, on vous propose de découvrir la nomenclature Airbus utilisée par le constructeur européen pour nommer ses avions. ? ✈️ 🅰️3️⃣8️⃣0️⃣
La réponse à votre question la voici …
La nomenclature Airbus : une histoire de passagers !
Il faut remonter au milieu des années 1960, avant la création d’Airbus, pour comprendre la nomenclature Airbus et la signification des noms des avions chez le constructeur aéronautique européen. À l’époque le contexte économique et social est excellent : croissance à deux chiffres, prévisions d’augmentation constante de la population, le plein emploi, bref tous les voyants sont au vert.
1966 – Pour faire face au besoin de mobilité de plus en plus important des populations, il semble incontournable de développer l’aviation civile en Europe. Mais voyager en avion reste encore un luxe réservé à une élite très privilégiée. Les avionneurs français Sud Aviation et Dassault se lancent alors dans un projet de construction d’un avion gros porteur. L’objectif fixé est de pouvoir transporter 300 passagers avec plus de confort et de sécurité qu’à l’accoutumée, tout en baissant le coût unitaire de chaque billet. Le projet se nomme HBN-100.
Devant l’ampleur du projet et les enjeux économiques, les trois grandes puissances européennes décident la création d’un consortium d’entreprises, Hawker-Siddeley pour le Royaume-Uni, Arbeitsgemeinschaft Airbus pour l’Allemagne et Sud-Aviation pour la France. Airbus est né.
Le projet HBN-100 est renommé « Airbus A300 » correspondant tout naturellement au nombre de passagers que l’appareil doit transporter. L’avion vole pour la première fois en 1974, il peut transporter 298 passagers dans sa version 1 classe et seulement 266 dans la version 2 classes (la plus vendue).
Par la suite, Airbus nommera ses avions en augmentant les dizaines à chaque nouvel appareil (parfois dans le désordre) :
A300 – 1974
A310 – 1983
A320 – 1988
A340 – 1993
A330 – 1994
A321 – 1994
A319 – 1996
A340NG – 2002
A318 – 2003
A380 – 2007
A350 – 2013
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L’Airbus 380, l’exception à la règle :
Que l’on soit pro-Airbus ou pro-Boeing, on ne peut pas le nier, c’est un fait : le projet de A380 reste pour l’instant l’aventure aéronautique qui a vu naître le plus grand avion civile du monde. Le constructeur européen a souhaité dès la fin des années 1990 s’attaquer au marché asiatique, marché jugé le plus porteur par les analystes de l’époque.
Culturellement, le chiffre 8 est un chiffre porte bonheur en Asie. Le plus gros avion du monde, qui aurait dû logiquement s’appeler A360, comporte ainsi le chiffre porte bonheur des acheteurs potentiels asiatiques : le nom « A380 » s’est imposé.
🖍 La légende qui fait toujours son petit effet en société : le chiffre 8 aurait été choisi également pour représenter le double ponts de l’avion vu de face. L’Airbus A380 étant le seul avion à « deux étages » sur toute sa longueur ; on parle de pont supérieur et de pont inférieur.
Le dernier en date : l’A350
Pour le dernier de la famille Airbus, l’A350, les équipes européennes sont revenues à une logique d’incrémentation des dizaines en fonction du type de l’appareil. Elles suivent l’ordre des nombres 1, puis 2, 3, 4 et 5 ! (Vivement le 6 ! ?)
A321, A319 & A318, des versions dérivées de l’A320
Les modèles A321, A319 & A318 sont issus du même fuselage que l’A320 mais sont des versions allongées ou raccourcies. L’A321 est rallongé de 7 mètres en longueur et peut contenir plus de passagers et de fret. L’A319 est raccourci de 2,5 mètres en longueur par rapport au A320 et l’A318 est le plus court mais aussi le plus haut : 6,5 mètres en moins mais près d’un mètre de plus en hauteur par rapport à l’A320.
La nomenclature Airbus est basée sur les types de moteur.
Il faut savoir que dans le nom complet d’un avion tel que A330-221, les deux derniers numéros font référence au constructeur qui a fabriqué le moteur utilisé dans l’appareil.
Par exemple, pour un Airbus A330-221, le constructeur est Pratt & Whitney.
🗝 La clé de lecture pour l’avant dernier numéro :
Le 0 pour General Electric
1 pour CFM International (Co-entreprise General Electric & Safran)
2 pour Pratt & Whitney
3 pour International Aero Engines
4 pour Rolls-Royce
Le dernier numéro est un numéro de série qui change selon le type de motorisation et de version. En effet, les constructeurs actualisent régulièrement leurs moteurs et changent la référence (souvent lorsqu’une nouvelle certification est demandée).
Pour exemple, pour le moteur V2500-A1 du constructeur IAE, les Airbus A320 équipés de ce moteur sont appelés A210-231. Ceux équipés de la version plus récente V2500-A5 sont nommés A320-232.
À la différence de la nomenclature Airbus basée sur la motorisation, la nomenclature Boeing est basée sur le client. Elle est à découvrir dans notre article Pourquoi Boeing nomme ses avions 737, 747, 787 ?
Ne partez pas ! On a aussi la réponse à d’autres questions : Pourquoi monte-t-on par la gauche en avion ? – Les Turbulences en avion (ou Trou d’Air) c’est quoi ?
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Bon Vol les AvGeeks ! (C’est quoi un AvGeek?)
La Rédac’
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Crédit photos : Henri Borie (Comme un Avion), Pol Bacquet, Wikipédia
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3 Commentaires
Une petite rectification concernant le paragraphe de l’A380
En arrivant à la suite de l’A340, il aurait du s’appeler A350 et non pas A360 comme indiqué dans l’article, bien que le nom A360 fut aussi étudié car il pouvait symboliser les 360° du tour de la Terre.
Effectivement le nom A380 a été retenu car le 8 est un chiffre sacré sur le marché visé de l’Asie
Votre article est très intéressant et nous permet d’apprendre plus sur Airbus.
Par contre si pour les chiffres correspondants aux types de moteur il y a bien la série du 1 au 4, il y a aussi le 6 qui correspond au moteur EA (Engine Alliance). Par contre il n’y a pas de 5 et je me pose la question du pourquoi. Autre chose en rapport avec le fait que le plancher arrière remonte sur les Airbus types A300, A310, A330, A340 (pratiquement presque la même origine pour le fuselage). Une réponse qui m’a été donné par un mécanicien de sol à l’époque des premiers A340 était que cette disposition permettait de garder une hauteur constante pour la soute cargo arrière.
Michel Anciaux
merci