CoAvionnage : en attente de l’autorisation de décoller

Henri Borie

Vous connaissez sans doute Blablacar, la plateforme de CoVoiturage (oui jusque-là ça va). Mais connaissez-vous le CoAvionnage ? La dernière tendance de l’économie collaborative. C’est la solution pour se déplacer en avion rapidement en France et en Europe en évitant les bouchons et en profitant d’une vue imprenable. Bien qu’encore très jeune (les premières plateformes françaises ont vu le jour en 2015), ce concept fait déjà beaucoup parler de lui. Comme Un Avion a mené son enquête.

image dessin Avion Avgeek

Le CoAvionnage c’est quoi ?

A l’instar du concept de CoVoiturage ayant conquis la planète ces dernières années, le CoAvionnage vous permet d’échanger la grisaille urbaine contre un beau ciel bleu lors de vos déplacements.

En fait, ce type de vol dit « à frais partagé » utilise les mêmes codes initiés par la célèbre plateforme Blablacar : vous avez un trajet à effectuer entre Nancy et Bordeaux ? En comparant la voiture, le train et l’avion… le ciel s’impose !

Un des 10 000 pilotes d’avion français ayant prévu d’effectuer un vol jusqu’à votre destination aura alors sans doute placé une annonce sur les plateformes spécialisées : Coavme, Wingly ou WingShare. Son objectif ? partager les frais engendrés par le vol. Les utilisateurs sont mis en relation avec le pilote. Ce dernier étant systématiquement validé au préalable par les plateformes.

Avion Robin 400

Est-ce légal ?

Bonne question.
Depuis le lancement en France de cette pratique, une bataille juridique se noue entre les dirigeants des starts-up proposant la mise en relation Pilote / Passagers et la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC).

Nous écrivons justement ces lignes suite à la décision de la DGAC parue le 23 aout 2016 d’encadrer la pratique du CoAvionnage. Cette consigne opérationnelle est un premier pas dans la création des règles pour cette nouvelle pratique issue de l’économie collaborative.

L’essentiel de la réglementation :

Le CoAvionnage est autorisé seulement :

  • Pour les vols circulaires de moins de 30 minutes entre le décollage et l’atterrissage durant lesquels l’aéronef ne s’éloigne pas à plus de 40 kilomètres de son point de départ, réalisés par un pilote privé.
  • Pour les vols de navigation, si les pilote ne possède une licence professionnelle, il doit obligatoirement disposer d’une qualification de vols aux instruments ou être instructeur.

Autant dire que la DGAC ne facilite pas la pratique du CoAvionnage pour l’instant.

Youssef Oubihi, Fondateur de la plateforme Coavmi :

La dérogation proposée par la DGAC est une première brique mais ne devrait pas être la version finale.
La limite des trente minutes est bien trop courte : cela reviendrait à presser le pilote, quels que soit les aléas rencontrés en vol, pour que celui ci soit certain de rentrer à temps pour ne pas changer de catégorie de vol.
Il est illogique d’exiger l’IFR (certification d’instructeur de vol) pour un vol en conditions de vol à vue. Cela revient à demander le permis moto pour faire du vélo, et qu’en plus on vous interdise de faire de la moto !
Si l’objectif de la DGAC est de promouvoir l’IFR, c’est là aussi incohérent, puisque le pilote ne pourra pas voler en conditions IFR.
Enfin, pourquoi demander une qualification instructeur pour effectuer une navigation en coavionnage ? La DGAC semble estimer que le brevet de pilote PPL n’est pas suffisant pour piloter un avion avec des passagers.

Et vous, vous en pensez quoi ?
Dites le nous dans les commentaires !

Bon vol les AvGeeks !
La Rédac’

 

Crédit photos :

Etienne Valois – Erminig Cwenn

JPC24M

Pilot_Mika

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